Par Mourad Allala
«Le 28 juillet se décide le futur du Venezuela pour les 50 prochaines années, s’il devient un Venezuela de paix ou un Venezuela convulsé violent et perclus de conflit»… C’est avec cet avertissement que le président sortant, Nicolas Maduro, a clôturé sa campagne électorale pour l’élection présidentielle décisive qui se tiendra ce dimanche 28 juillet dans ce pays qui est géographiquement lointain, mais qui réside dans le cœur de ceux qui sont épris de justice sociale, de liberté et de paix à travers le monde.
Il est vrai qu’il s’agit d’un rendez-vous ou précisément d’un défi national et d’une question de souveraineté, mais les yeux du monde se tournent vers ce pays où le peuple vénézuélien se trouve devant deux choix : la continuité avec les héritiers du «Chavisme» et avec la Révolution bolivarienne et ses principes humanistes; de l’autre côté l’apostasie vers la subordination et l’alliance à l’Occident.
Le Venezuela n’échappe pas ici au destin de la majorité des pays de l’Amérique Latine où plusieurs peuples ont tranché et qui ont triomphé grâce à leur volonté de libération et d’indépendance malgré les difficultés internes et l’ingérence extérieure.
Les élections au Venezuela détermineront donc le sort du pays, la campagne électorale était exemplaire malgré la concurrence et les dérives qui accompagnent toujours ce genre de circonstance, les observateurs témoignent de cela et le régime a fait le choix de barrer la route à toute interprétation et manipulation.
Il faut rappeler dans ce cadre que le choix et le maintien de la date du 28 juillet n’étaient pas faciles, il fallait un grand parcours où les Vénézuéliens ont pu surmonter toutes les difficultés et faire face à tous les défis dans un contexte régional et international qui n’était pas favorable du tout pour une décision nationale indépendante et souveraine.
En fait, ces élections ont été décidées à la suite des pourparlers qui ont eu lieu entre le gouvernement et l’opposition en août 2021, qui ont abouti à la signature d’un protocole d’accord entre le gouvernement et la «Plateforme démocratique unifiée» (PUD), en plus de l’accord de la «Barbade» signé le 17 octobre 2023, qui prévoyait la date de l’annonce officielle de l’élection présidentielle au second semestre 2024 et que chaque parti politique avait le droit de choisir librement son candidat, conformément à des mécanismes internes, la Constitution et la loi.
Ce protocole comprenait également un ensemble de garanties pour chacun devant le Conseil électoral national, notamment l’invitation de missions techniques de la Communauté des Caraïbes, de l’Union européenne, de l’Union africaine, du Groupe d’experts des Nations unies, de l’Union interaméricaine pour les droits électoraux et de l’Union européenne, Carter Center, entre autres, pour surveiller les élections.
Des délégations exploratoires de l’ONU, de l’Union européenne, du Centre Carter (États-Unis), du Conseil d’experts sur les élections en Amérique latine et de l’Observatoire parlementaire pour l’intégration régionale se sont déjà rendues à Caracas pour préparer l’observation des élections.
Il convient de noter ici que malgré la présence d’observateurs et le souci du pouvoir de garantir l’intégrité et la transparence des élections, la position de l’administration américaine et de l’Occident en général ne changera pas, surtout en cas de victoire du président Maduro.
Le peuple vénézuélien est conscient
Côté logistique, environ 16.000 bureaux de vote sont prévus pour l’élection présidentielle du 28 juillet 2024. Ces bureaux sont habilités et les autorités électorales du Venezuela se sont assurés que les machines à voter fonctionnent correctement et sont bel et bien reliées au centre national de dépouillement.
Ce qui est rassurant aussi dans ce pays à part la vigilance des Vénézuéliens devant un scrutin tendu et serré, c’est que les Forces armées nationales bolivariennes ont déclaré publiquement dans un communiqué que face à toute tentative de déstabilisation, elles «répondraient avec force dans une fusion civilo-militaire idéale».
Il faut noter à la fin qu’à l’exception de l’administration américaine, «l’empire nord-américain», comme l’appelle le Président Maduro, et certains pays occidentaux connus pour leur position hostile, voire leur ingérence et leur appui à l’opposition de droite, plusieurs pays et forces politiques et civiles à travers le monde ont souhaité au peuple du Venezuela une nouvelle victoire de la démocratie dans ce pays qui n’hésite jamais à exprimer son soutien inconditionnel aux causes justes et nobles, notamment à la cause palestinienne.
M.A.